Phare n°18 - Automne 2002

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Les fruits de la persévérance

Vestige des années 70, le collège Henri IV continuait à fonctionner avec un effectif surchargé. La construction d’un nouveau collège, sans cesse mise à l’ordre du jour lors de périodes électorales, était repoussée ad vitam aeternam. On n’y croyait plus, quand comme par enchantement, après des années de chamailleries et d’hésitations, le site de Gaillon fut sélectionné et en l’espace de quelques mois un collège flambant neuf érigé. Le conte de fée s’arrête là…

Certes les retards de chantiers sont chose courante. Le Président du Syndicat intercommunal du collège nous présente d’ailleurs un historique des diverses phases de la construction.

Certes des problèmes de rodage sont inévitables. Ce qui l’est moins sont les graves risques qu’encourent les enfants accédant au collège à pied, les fatigues qu’ils subissent par les trajets quotidiens à la cantine, au gymnase. Ces problèmes sont d’autant moins compréhensibles que les instances responsables avaient de longues années pour étudier le projet.

Grâce au dynamisme et au dévouement des équipes pédagogiques, administratives ainsi que des parents d’élèves, la rentrée put se dérouler sans trop de heurts. Le Phare ouvre ses pages à des personnes qui ont activement facilité la rentrée : Mme le Principal du Collège, l’Association des parents d’élèves. Elles apportent un éclairage sur le rôle et l’importance des actions citoyennes quand les institutions faillissent à leur responsabilité.

De même, sur la question de la circulation routière, CLAIR, que ce soit dans ses actions au niveau de la commune ou au sein du Collectif pour la Circulation en Val de Seine et Vexin, n'a cessé d’attirer l’attention sur l’urgence de la situation nécessitant la réalisation de la déviation du C13-F13 et des aménagements de sécurité sur la RD190. Suite aux pétitions des riverains, aux manifestations (intercommunales et opérations « escargot » mensuelles), le CCVSV a obtenu le soutien unanime des élus des Mureaux, Meulan, Vaux sur Seine, Limay, Tessancourt, Gaillon, Evecquemont, Hardricourt, Mézy et Juziers ainsi que d’un Conseiller régional qui ont signé des lettres ouvertes au Ministre, Préfet, Président du Conseil Général, Régional et députés exigeant la mise en œuvre de ces mesures.

La persévérance des membres du Collectif et l’ampleur croissante de ses actions obligent les instances « responsables » à se tenir à l’écoute des citoyens et à prendre position. La politique de la « Sourde Oreille » ne paie plus…. Y.M.

 

Un peu d'histoire Chronique de chantier Claude DURAND, Président du Syndicat Intercommunal du collège et Maire de Gaillon nous retrace l’histoire de la construction du collège

C’est fin 1997 que l’idée de construire le « deuxième collège » à Gaillon a vu le jour. Les atouts de ce lieu étaient entre autres son positionnement sur une « pente sud », son accès aisé pour les cars venant du Vexin, la proximité du stade de Meulan.

Dans les Yvelines, le Syndicat Intercommunal a la charge de l’achat du terrain, de sa viabilisation (accès, eau, gaz, électricité, tout à l’égout, défense incendie) et de sa mise à disposition du Conseil Général. Ce dernier dépose le permis de construire et est responsable de la construction proprement dite.

Le Syndicat Intercommunal a donc entrepris les négociations avec les propriétaires en vue de l’acquisition : la surface représentait 21 parcelles différentes, détenues par 7 propriétaires. De plus, ce terrain était situé en zone agricole au SDAURIF.

La proposition au Conseil Général a été faite en 1999. Le permis de construire a été obtenu début 2001, le POS approuvé en mai 2001. Le Conseil Général a alors indiqué que les travaux ne pouvaient commencer tant que l’accès routier (à la charge du S.I.) n’était pas terminé : au bout du compte la première grue est arrivée en juillet, le terrassement a commencé le 23 août 2001 : il restait un an pour effectuer la construction.

Le chantier s’est alors déroulé avec son lot d’incidents « habituels » pour des travaux de cette envergure. Le glissement d’une lame de glaise provenant de la parcelle amont a nécessité des travaux de soutènement supplémentaires. Notons qu’il ne s’agissait pas d’une complète surprise : des études de sol (une dizaine de sondages) avaient révélé la présence d’une couche d’argile en partie haute.

La dernière grue devait être démontée en avril 2002. Elle ne le sera que fin juin. Ces deux mois de retard expliquent les difficultés constatées lors de cette rentrée. Il restait en effet à cette époque, juste avant l’été, l’ensemble des réseaux à mettre en place. Il a été alors très difficile de rétablir le planning des entreprises.

Aujourd’hui, la desserte des cars et des voitures n’est pas satisfaisante (les directives données par la Conseil Général pour les emplacements des arrêts seront modifiées) : on peut estimer à 3 mois les travaux à réaliser dans ce domaine. Et le goudronnage ne pourra avoir lieu qu’après.

La cantine n’ouvrira qu’en janvier. Le gymnase et le plateau d’EPS seront livrés pour la rentrée 2004.

On peut regretter qu’en fin 2001, à neuf mois de l’ouverture, personne n’ait eu l’idée d’alerter sur le retard probable. Mais que faire alors ? retarder la rentrée d’un an ? Difficile car d’une part l’ensemble des marchés était signé et d’autre part le collège Henri IV, en pleine restructuration, ne pouvait accueillir l’ensemble des élèves.

Je préfère penser qu’enseignants, personnels administratifs, élèves, sont aujourd’hui dans la situation du citoyen qui vient de quitter son petit appartement pour emménager dans son pavillon tout neuf : les premiers mois sont difficiles mais la récompense est au bout.